Une silhouette se dessinait à travers les arbres et buissons. Vêtu de rouge, il était assis en tailleur face à la mer, l’air impatient et ennuyé imprégné sur son visage appuyé sur la paume de sa main, accoudé sur sa cuisse. Il était ainsi installé sur une côte calme, sur une pierre afin d’être surélevé. Ses yeux d'or fixaient la ligne flottant sur l’eau. Une canne à pêche dans l’autre main, il n’avait guère les yeux surveillant son activité. Son esprit était bien ailleurs. Marck avait pour habitude d’aller retrouver son cadet près d’une rivière, et ce souvenir habituel mêlé à une longue absence, le blond avait le crâne emplit d’images de son frère. Il fallait bien l’avouer, il lui manquait. Le gamin ne cachait pas qu’il était ce qu’il avait de plus précieux. Non seulement il ne pouvait pas le voir ni même être certain qu’il aille correctement. C’est ainsi qu’il restait fixé sur un même point, soupirant de temps à autre, sursautant quand la ligne de sa canne à pêche tirait.

Aujourd’hui, comme chaque jour où le grand chef décidait d’accoster, Marck s’était éloigné bien rapidement du fumeur. Il pouvait ainsi respirer et insulter librement son supérieur comme une merde. Non pas qu’il n’osait pas lui dire en face mais le gringalet espérait encore rester dans la marine quelques temps. Par ailleurs, Smoker se rendait parfaitement compte par l’attitude du Sergent-Chef. Etant sous la responsabilité du bleu, il s’efforce de s’écraser un minimum afin de ne pas dépasser les bornes. Chose très complexe pour lui, peu habitué à devoir se maitriser face à un gars si horripilant. Outre le fumeur, Marck se laisse moins diriger, faisant néanmoins attention à ne pas se faire expulser de la marine.
Il s’était donc retrouvé à marcher au hasard, et c’est bien à cet endroit qu’il a merdé. Le gamin s’était retrouvé à devoir accomplir une commission pour une vieille au final, chose qui ne l’enchantait pas forcément. Il se devait d’attraper un poisson zébré à tête de buffle. La prochaine fois, il mettra sa tenue de marine, ça évitera les confusions. Au finale, il s’était trouvé sur cette côte enneigée, assis à attendre que la poiscaille veuille bien se montrer, malgré qu’à chaque fois ce soit une autre espèce qui décide de mordre à l’hameçon.

Ses yeux étaient clos depuis environ cinq minutes, l’esprit totalement ailleurs. Des souvenirs flous, provoquant pourtant un sourire en coin chez le jeunot.
Elle souriait, fixant l’objectif, tenant Jude dans ses bras. Le petit blond n’était pas plus haut que trois pommes et s’agrippait aux habits maternels. Le mari, tenait Marck d’une façon plus particulière, alors que le gamin souriait niaisement. La photo avait toujours trôné à la maison, seule à réunir toute la famille. C’était une chose que Marck observait longuement quand il n’avait rien d’autre à faire. A bien y réfléchir Marck était bien plus sage dans sa jeunesse. Il passait la majeure partie de son temps à s’occuper de son petit frère, toujours à ses côtés. Accompagnés de Kelly, ils pouvaient rester des journées entières à l’extérieur. Le groupe de trois avait une très forte complicité à l'époque.

Le bruit du craquement de la neige fit ouvrir les yeux au blond. Il tourna lentement la tête pour regarder du coin de l’œil celui qui avait dérangé ses pensés d’une mine pleine de reproches. Ses yeux fixaient le jeune homme derrière lui. Première chose qu’il évalua chez lui, sa taille. Il était plus grand que lui, bien entendu. Une peau pâle, blanche comme sa chevelure coupée court. Il n’avait pas l’air bien épais, de loin, on pourrait croire à un revenant. Sauf qu’il souriait. Et qu’il avait une canne à pêche. Et ceci effaça tous doutes pouvant naitre. Un long moment, son regard s’attarda sur les yeux de l’arrivant. Ils étaient rouges, chose que l’on ne voyait que rarement. Le blond se creusa la cervelle pour trouver une image d’une personne aux même iris. Chose qu’il ne parvint pas à trouver. Un sourcil s’arqua légèrement à cette réflexion tandis que son air nonchalant se prolongeait.

Ce, jusqu’à ce qu’il se trouve par terre, étalé dans la neige. Quelque chose avait mordu et voilà qu’il avait forcé pour trainer le gamin dans la neige. Ce qui, en somme, ne donna qu’un air très fin au personnage. Après avoir marmonné et pesté sur la bestiole qui venait de rendre ridicule la scène, il se redressa rapidement, furibond. Grinçant des dents, il laissa s’échapper quelques injures sur le même animal qui n’avait toujours pas lâché prise. Alors que le gringalet remontait la ligne, ce sont deux cornes qui sortirent de l’eau. Ce fut un long silence. Certes, la vieille avait bien annoncé qu’il avait une tête de buffle. Mais il pensait plutôt à une caricature qu’à se trouver face à un crane de cette espèce. Le poisson ne tarda pas à jaillir de l’eau, ainsi Mark pu confirmer ses pensées. Voilà enfin ce qu’il cherchait, qui, entre parenthèses, n’avait pas l’air très commode.
Une fois l’animal sur la terre ferme, il put admirer sa famille dans l’eau. Ce qui n’était pas forcément une bonne chose. C’est là que le marin posa son regard sur le pêcheur.

« T’auras pas à chercher longtemps de la poiscaille. »

Sauf si l’autre cherchait une autre espèce. Bien que 1000 berrys pour un poisson, c’n’était pas de refus.